Reprise de l’article paru dans la Terre de chez nous le 18 septembre 2024, page A27
En avril dernier, le Sénat a adopté le projet de loi C-282 en deuxième lecture avec 58 voix pour, 12 contre et 2 abstentions. C’est une bonne nouvelle, mais la joute n’est pas terminée. Il reste l’étude en comité pour se rendre à l’étape finale de l’adoption en 3e lecture. Le Sénat ayant ajourné ses travaux en juin, ces étapes n’ont pas pu être complétées.
Nous reconnaissons l’importance du Sénat et le droit à débattre, mais nous appelons à ce que les sénateurs tiennent compte du soutien clair de C-282 par la Chambre des communes. Nous leur demandons de procéder rapidement à son étude en comité et de l’adopter définitivement. Tout retard pourrait être perçu comme une tentative de faire échouer le projet.
La meilleure arme dont peut disposer le gouvernement pour faire face aux futurs accords commerciaux, c’est d’avoir une loi qui n’autorisera plus le Canada à inclure les produits sous gestion de l’offre dans les négociations. Cette interdiction légale de faire des concessions aiderait le gouvernement à renforcer et justifier sa position vis-à-vis de ses contreparties. Certains pays le font déjà, nous ne devons pas craindre de faire pareil.
Depuis 2015, Ottawa a signé trois accords commerciaux qui ont eu des impacts majeurs sur le secteur laitier, entraînant l’importation de 8,4 % de la production laitière du Canada. Cela équivaut à environ 800 millions de litres de lait, soit la production annuelle de 1 200 fermes laitières moyennes au Québec.
Nous ne le dirons jamais trop : la gestion de l’offre est un modèle de développement durable qui assure une contribution économique, sociale et environnementale. Nous avons besoin que le Canada nous soutienne et nous donne les outils pour assurer notre durabilité. Et ça commence par l’adoption finale du projet de loi C-282 par le Sénat canadien.
Daniel Gobeil
Président des Producteurs de lait du Québec